Nous vous proposons une retranscritpion de l'intervention du Secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, Adrien Taquet lors de la cérémonie en l’honneur des bénévoles afin de les remercier de leur investissement au sein de l’ADEPAPE 13.

 

 

" Bonjour à tous,

Moi non plus, je n’avais pas prévu de prendre la parole mais comme je me suis fait vanner sur mes heures de jeunesse politique, évidemment [rires].

Très brièvement, je voulais d’une part vous remercier. Je vous remercie pour votre présence, pour votre temps, pour tout ce que vous faîtes et un mot très bref même si en réalité tous les témoignages m’animent bien plus que tout ce que je vais vous raconter, insister sur le rôle, l’importance de l’ADEPAPE, des ADEPAPE dans le système de Protection de l’enfance pour les enfants et les jeunes qui en font partis, pour trois raisons.

D’une part, comme tu l’as rappelé Hamza, vous êtes dans le Code de [inaudible] et des familles, et il y a peu d’associations en fait qui sont comme ça dans le Code, mentionnées et dont la mission est détaillée, j’ai pas trop d’autres exemples en tête peut-être l’UDAF et les [inaudible], c’est pas rien c’est de dire l’ADEPAPE est partie intégrante du système en réalité et on voit très bien [montrant le diaporama], on l’entend très bien à travers les témoignages. Donc il y a une responsabilité du pouvoir public tels que nous soyons, les départements, les municipalités pourquoi pas l’Etat évidemment, de faire en sorte de vous soutenir parce que vous faites partie intégrante du système. Et on l’a entendu, sur la question du maintien du lien sur des choses très très concrètes, sur l’accompagnement quand on atteint la majorité et sur l’ensemble des composantes que l’on a pu voir. Et c’est notre responsabilité aussi je pense, et moi je n’ai pas trouvé encore le martingale mais il me reste encore quelques mois pour le prouver, au-delà de notre responsabilité, je pense, vous donner un peu plus de visibilité notamment financière pour soutenir, je parle des associations, des ADEPAPE, parce que là vous êtes un peu [inaudible] des appels à projets etc c’est bien continuez à lancer des appels à projets continuez à y répondre mais moi j’aimerai qu’on trouve un système comme cette partie intégrante du système justement qui nous donne un peu de voilà de visibilité, de stabilité pour mettre en place tous les projets qui sont nouveaux.

Deuxième truc important sur le rôle que les ADEPAPE ont c’est évidemment et ça a été très bien exprimé par les jeunes qui prenaient la parole, c’est la question de la pair-aidance, un terme un peu barbare auquel je crois beaucoup, j’ai travaillé sur d’autres politiques dans d’autres champs avant que ce soit la Protection de l’Enfance et je crois beaucoup à la nécessité effectivement de s’appuyer sur l’expérience et le vécu du jeune lui-même. Et ça a été très bien dit, je crois par le jeune homme là-bas qui a été se plaquer tout à l’heure [rires] il y a des choses que l’on ne peut pas forcément comprendre quand on a pas vécu un parcours et moi je crois beaucoup à ce que l’on appelle l’expertise d’usage c’est un terme très très techno et très très très moche mais sur laquelle nous responsables publics l’on doit s’appuyer quelque soit notre politique on doit davantage s’appuyer sur les parcours et la connaissance qu’on les bénéficiaires des politiques publics que l’on essaie d’incorporer, si on ne fait pas ça on va passer à côté d’un certain nombre de chose et donc là je pense beaucoup à la pair-aidance, à la pair-guidance, à la pair-expertise ça c’est un terme un peu barbare, mais très très important et je pense que les pouvoirs publics évoluent parce que c’est pas du tout dans la culture administrative, politique quelque soit le niveau de faire ça mais je pense que c’est en train depuis un certain nombre d’années d’évoluer, il faut qu’on le fasse de plus en plus. Et c’est la raison pour laquelle, et ça a été mentionné [prénom ? 3 minutes 25] je t’en remercie, que je m’évertue depuis trois ans à essayer de faire en sorte que voilà que l’on apporte un peu plus d’attention à la parole des enfants. La parole des enfants dans notre pays, elle n’a jamais été culturellement, c’est pas qu’en France, culturellement elle n’est pas beaucoup prise en considération, on ne lui apporte pas beaucoup de crédit, je ne vous parle pas que de la Protection de l’Enfance, c’est globalement mais c’est la même chose en Protection de l’Enfance et la prise en compte de la parole de l’enfant c’est un enjeu de société, on le voit d’ailleurs dans les sujets autour de la libération de la parole, autour de l’inceste etc. la question de la parole de l’enfant, elle est assez cruciale et moi je m’évertue, en tout cas dans l’élaboration de politique que je mène, de prendre en considération cette parole. Donc dans les réformes que l’on mène, on essaie de faire en sorte qu’à chaque fois il y est, une part des enfants soit associée qu’on créé des conseils des enfants pour que là aussi ils apportent leurs expertises. C’est la raison pour laquelle, j’ai aussi confié à un ancien, enfin un jeune homme qui par ailleurs s’avère être passé par l’Aide Sociale à l’Enfance à un moment de sa vie, un long moment de sa vie d’ailleurs, je lui ai confié une mission justement sur le recueil de la parole donc c’est Gautier Melchiorre, les jeunes qui ont été, je cherche du regard la jeune femme qui a pris la parole tout à l’heure, vous êtes là voilà, pardon [rires], je pense que vous avez rencontré Gautier quand vous êtes venue au Ministère, j’ai pas pu venir quand vous étiez là parce que je devais être ailleurs mais j’ai rencontré d’autres enfants et effectivement je crois, j’espère que ça a une vraie utilité et soyez convaincu que l’on va en faire quelque chose.

Puis la toute dernière chose, que je voulais partager avec vous sur l’importance de l’ADEPAPE, des ADEPAPE, c’est évidement la question des belles histoires. Depuis le début, je dis que quand y a des disfonctionnements quand il y a des trucs qui déconnent faut être intraitable, il faut les dénoncer. Les médias notamment joue le rôle de lanceurs d’alertes pour cela et c’est très bien, il faut une belle réalité là-dessus. Pour autant, la Protection de l’Enfance ne se résume pas à ça. Il y a déjà des professionnels très engagés qui donnent, qui ont beaucoup donné ces derniers temps, il y en a un certain nombre dans cette salle et je voulais vous remercier parce que je sais que ces derniers mois étaient encore plus compliqués que d’habitude et puis il y a pleines belles histoires et vous en êtes la démonstration. Et je pense que pour les générations à venir, c’est important de savoir qu’il y a des gamins en hypokhâgne, qu’il y a Hamza, qu’il y a des parcours brillants comme ceux de Mélissa, qu’il y a Charli, qu’il y a Tony, qu’il y a tous ces gens-là, qu’il y a Emilie Joly, enfin tous ces gens qui ont des parcours et qui, ce n’est même pas des parcours extraordinaires, j’avais dit ici à Marseille il y a deux ans, bien ce que je pense que l’on doit essayer de faire et ce que les enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance attendent de nous les pouvoirs publics c’est d’avoir la vie des enfants comme les autres.

Et c’est très très simple et très très compliqué mais c’est ce que l’on doit s’évertuer à faire.

Et je pense que il y a aussi, il y en a un certain nombre de jeunes, je ne voudrais pas parler en votre nom et en votre place mais en ont marre des étiquettes collées sur le front, je pense que les belles histoires, les réussites qui sont en très grandes majorités, il faut aussi les valoriser, les montrer et c’est ce qu’on a beaucoup entendu-là, c’est ce que vous incarnez-là, je crois c’est ce que ce diplôme aussi à travers la consécration de l’engagement bénévole d’un certain nombre d’entre vous, incarne aussi parfaitement et c’est la raison pour laquelle je suis ravi d’être avec vous aujourd’hui pour consacrer ce moment.

[Applaudissements]".